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Germain Brémont, Spiritain décédé en 2015 : Ce Mauricien missionnaire au Congo et au Brésil

MONIQUE DINAN

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En ce mois de juillet, la Marche de Charité, dont la première édition a eu lieu en 1984, coïncidera avec l’ordination de Yudesch Arnachellum le 22 juillet prochain. Notons que c’est en 1821 qu’a eu lieu à Paris l’ordination de Hippolyte Deroullède, premier prêtre mauricien. Yudesch sera le 166e prêtre mauricien. On entendra beaucoup parler de vocation religieuse en ce mois de juillet. C’est l’occasion de faire un bref rappel du riche parcours du prêtre spiritain mauricien, Germain Brémont, qui a été  missionnaire au Congo et au Brésil.

Germain Brémont est né en 1935 et il est mort à l’âge de 80 ans en 2015 en France. En 1956, il décide de se faire prêtre dans la Congrégation des Pères du Saint Esprit, la même à laquelle appartenait le Père Laval et son oncle, le Frère Laurent Guérin, qui a été missionnaire à Rodrigues et à Madagascar.  Germain Brémont commence son noviciat au Séminaire attaché au Collège du Saint Esprit, à Quatre-Bornes, puis quitte Maurice pour continuer ses études au noviciat spiritain en Auvergne, France. Ordonné prêtre en 1963, il poursuit des études supérieures poussées afin d’enseigner de 1966-1978 au Grand Séminaire spiritain du Congo Brazzaville. Sa thèse de doctorat a porté sur la conversion du Cardinal Newman au catholicisme. Il passe ensuite trois ans à Rome au Séminaire français de Théologie pour mieux accomplir sa mission au Brésil. Il doit apprendre le portugais pour enseigner de 1979 à 1995 dans le nord du pays et, par la suite, dans le sud. Un de ses confrères spiritains écrira de lui : « J’ai eu la joie de vivre sous le même toit que lui à Rome, au séminaire français, où il apportait une touche en décalage avec la tonalité ambiante grâce à son humour fin, sa perspicacité, sa belle culture théologique et probablement un côté mauricien et parfois légèrement british. »

Un autre spiritain allemand rendra ce témoignage : « De petite taille, fluet, et de couleur plutôt métissée, comme un “moreno”, il passait très bien auprès de toutes les populations au Brésil. Il parlait ‘brésilien’ avec de fortes intonations françaises, toujours avec un large sourire au visage. Comme le Grand Séminaire venait d’ouvrir ses portes dans notre région de la mission de l’alto-Jurua dans le fin fond de l’Amazonie, il prit en mains l’ensemble des enseignements. Il organisa les trois premières années de philosophie et dans la foulée, les trois années de théologie pour compléter l’ensemble du parcours…. Ceux qui ne le connaissaient pas vraiment le trouvaient sympathique, simple, abordable, mais jamais ne pouvaient ni découvrir, ni imaginer qui il était vraiment… un puits de sciences avec des connaissances générales les plus variées dans toutes les disciplines possibles et imaginables, ne parlons pas de philosophie et théologie où il excellait : c’était un vrai génie. Germano était un scientifique et un chercheur de la plus haute compétence, avec une très grande orientation pour la pratique. Dans tout cela, son point d’honneur était de fêter l’eucharistie en fin de semaine dans les petites communautés de ville ainsi que dans les petites communautés de la proche campagne… Etre religieux était le tout de sa vie : pauvreté et obéissance n’étaient pas seulement vécues en esprit, mais avant tout aussi dans la pratique… Pendant les neuf ans où j’ai été supérieur du groupe spiritain, Germano n’entreprenait jamais quoique ce soit sans m’en aviser auparavant. Tout se vivait dans le dialogue. Il ne voulait pas avoir d’argent personnel. Docilité et pauvreté étaient des lignes maîtresses de sa vie… Je n’ai jamais vu Germano en colère ou fâché. On ne pouvait pas l’être non plus à son égard. De tout cœur, je tiens à le remercier de ce que nous avons pu vivre ensemble.. »

Ce n’est qu’en 2010 qu’il est revenu en visite à Maurice, qu’il n’avait jamais revu depuis qu’il était parti en 1956, puis il est reparti pour la France dans la maison d’accueil des vieux prêtres spiritains.

En 2012, la gangrène oblige l’amputation de sa jambe, ce qui va le clouer au lit jusqu’à sa mort en 2015.

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