Les organisations régionales telles le COMESA, la SADC, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Commission de l’océan Indien et la Communauté Économique d’Afrique de l’Ouest, peuvent agir comme pierre angulaire de l’intégration économique du continent africain. C’est ce qu’a souligné, hier lundi 4 juin, Marjaana Sall, ambassadrice de l’Union européenne (UE) à Maurice, lors du lancement officiel d’un programme de formation de deux semaines sur les questions économiques liées à l’intégration régionale. Cette formation est destinée à des officiels des ministères des Finances de quelque 25 pays d’Afrique réunis au siège de l’Africa Training Institute, à Ebène.
Marjaana Sall est d’avis qu’il y a besoin pour des organisations sous-régionales d’agir comme des “building blocks” à l’intégration économique en Afrique. Le travail effectué par ces organisations est d’une importance capitale car ce sont ces dernières qui sont en mesure d’agir comme des “regional building blocks”» au niveau du continent africain, laisse-t-elle entendre. L’ambassadeur de l’Union européenne reconnaît que la voie à l’intégration régionale est difficile, d’où le soutien financier apporté par l’UE aux organisations économiques régionales. Se référant à l’accord de coopération signé en 2015 par l’UE avec des blocs régionaux en Afrique australe, orientale et dans l’océan Indien, Marjaana Sall a indiqué que sur une enveloppe totale de 1,3 milliard d’euros accordée par l’UE, environ 63%, soit 834 millions d’euros, ont été alloués à des projets d’intégration économique.
Marjaana Sall a au début de son intervention fait ressortir que l’UE, créée en 1957, est elle-même un modèle d’intégration régionale avec aujourd’hui 28 pays membres et comptant une population totale de 507 millions d’habitants. L’intégration régionale en Europe a donné un gros coup de pouce à la croissance sur le continent. L’intégration régionale figure également en bonne place dans l’accord de Cotonou entre l’UE et les pays ACP. Marjaana Sall s’est félicité des efforts entrepris par le continent africain pour progresser sur la voie de l’intégration économique; Elle a fait état de l’accord de libre-échange du continent africain adopté en 2018 et qui constitue, selon elle, un « major step forward in regional economic integration ». L’UE est prête à apporter son concours dans la mise à exécution de l’accord en question.
Dans un autre ordre d’idées, l’ambassadeur de l’UE a évoqué les accords de partenariat économique (APE) entre l’UE et différents partenaires régionaux, précisant que les États africains sont libres de choisir les configurations régionales sous l’APE. Pour ce qui est de l’accord de Cotonou dont la structure actuelle arrivera à expiration en 2020, les négociations entre l’UE et les ACP ont déjà démarré pour déterminer le cadre d’un accord futur. « Regional organisations will have a major role to play in the new architecture for EU-ACP partnership as from 2020 », a-t-elle ajouté.
La formation des participants des pays africains à cet atelier de l’Africa Training Institute est assurée par Burcu Hacibedel, économiste attachée à l’IMF Institute of Capacity Development, qui sera épaulée de deux autres formatrices, Gillian Nkhata, deputy director de l’ATI, et Charline Ramspacher. Par ailleurs, la directrice de l’ATI, Effie Psalida, va quitter bientôt le service pour rentrer à Washington, au siège du FMI.