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Jonathan Ravat : Maurice est loin de tout, mais il y a de la substance dans ce pays»

À 36 ans, Jonathan Ravat compte déjà 20 ans d’engagement social. Détenteur d’un doctorat en anthropologie des religions, il a reçu l’an dernier le titre d’Officer of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean pour son travail social et interreligieux. Le chef d’études sociales à l’Institut Cardinal Jean Margéot dresse un bilan du vivre-ensemble mauricien un demi-siècle après l’indépendance de notre île. Il se dit davantage pour le terme “Mauricianisation”, « le suffixe “ation”, en français, désignant un processus, et “isme” renvoyant plus à une idéologie ». Très sensible à la beauté de notre île – qu’il convient, selon lui, « de continuer à construire » –, il considère toutefois que « tout n’est pas rose ». Et de poursuivre : « Il y a encore des défis. On ne peut pas se la couler douce. On ne peut pas dormir sur nos lauriers. »

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Jonathan Ravat, vous êtes chef d’études sociales à l’Institut Cardinal Margéot. Parlez-nous plus brièvement de ces études ?
En fait, par choix, l’institut se positionne dans le domaine de la formation universitaire, qui n’est pas strictement académique. On offre des cours de leadership social qui rejoint un public qui s’intéresse au social mais qui n’irait pas tout de suite vers des études universitaires très poussées. On est un peu à la mi-parcours entre des modules un peu élémentaires et des certificats universitaires. Nous offrons aussi des cours et des parcours dans le social, à caractère confessionnel. Nous avons donc une formation de leadership social et l’enseignement social de l’Église. On n’est pas vraiment dans une logique de débouchés. C’est vrai que certains utilisent la formation pour des débouchés dans le social, mais d’autres l’utilisent comme un plus. Certains ont un Bac+3 ou un Bac+5. Mais l’originalité de nos parcours en matière sociale est qu’ils sont un mélange d’un niveau universitaire avec une composante humaine et un peu de terrain.

Vous avez décroché il n’y a pas longtemps votre doctorat en anthropologie des religions. Qu’est-ce qui vous a poussé vers de telles études ?
Cette année, cela fera 20 ans que j’ai pris ce chemin de l’engagement social. J’ai toujours essayé d’être attentif à ce qu’il y a au plus profond de moi. J’ai été porté par la littérature, par l’histoire, par les religions, par la politique, par les droits, etc. Après avoir fait un cycle à l’université, j’ai voulu m’arrêter pour faire une étude qui allait me parler aux tripes, conformément à ce qu’il y avait au fond de moi et qui répondait un peu à mes pôles de passion, notamment le dialogue interreligieux et la pauvreté, mais pas forcément en vue d’une carrière. Et c’est fort d’un long temps de discernement que je suis arrivé à trouver ce filon. Évidemment, quand on fait une thèse de doctorat, cela constitue une plateforme qui donne plus de crédibilité à l’étude.

Quel était votre sujet de thèse ?
Le titre était “Les religions institutionnalisées face à dimoun mizer au sein de l’île Maurice contemporaine” et le sous-titre “Réappropriation locale des écritures sacrées dans les engagements sociaux”. J’ai toujours été porté par la connaissance de l’autre. Il ne faut pas avoir peur de ses différences religieuses et culturelles. J’ai voulu connaître les textes sacrés de mes concitoyens, particulièrement dans les domaines hindou, chrétien et musulman. Ensuite, voir quelle est la sensibilité sociale de ces écritures et en quoi cela peut nous aider à mieux comprendre l’autre et à mieux nous engager pour notre République. J’ai été sur le terrain pour rencontrer les gens, les institutions, etc. C’était un peu un va-et-vient entre les religions et la lutte contre la pauvreté.

D’où vient cet élan qui vous porte vers l’autre et vers les plus démunis ?
Je crois que cela a été admirablement bien planté par mes grands-parents. Je dis toujours que je suis un bon mélange de mes quatre grands-parents et mes parents ont su aussi, avec beaucoup d’humilité, prolongé ce que mes grands-parents ont planté en moi. J’ai passé beaucoup de temps avec ces derniers, sauf mon grand-père paternel, que je n’ai pas connu. Mon grand-père maternel était très intéressé par la politique mais était aussi engagé au sein de sa paroisse. Mon grand-père paternel, lui, était instituteur et ensuite maître d’école, et il avait fondé, avec Chit Dukhira, dans le sillage de 1968, un “Unity in Diversity Cultural Circle”. Ensuite, il y a eu plusieurs étapes : temps de formation, de découverte de moi-même, temps de maturation en termes d’idées. Jusqu’à aujourd’hui, j’essaie de préciser ce que j’ai envie de porter comme combat, surtout maintenant que la thèse est terminée.

Quelles sont ces choses fondamentales pour lesquelles vous souhaiteriez continuer à militer ?
C’est clair que la question du dialogue religieux demeure. Ensuite il y a la question de la découverte des textes sacrés de l’autre. Passer à un moment ou à un autre par les textes sacrés nous oblige à dépasser nos préjugés. En effet, même si on passe du temps avec des gens, il peut quand même y avoir des a priori. Parfois, des personnes peuvent transmettre des idées ou des pratiques qui ne sont pas forcément conformes aux textes. Mais ce qui me porte de plus en plus aujourd’hui, c’est la question du développement socio-économique. De plus en plus, ce qui m’intéresse, c’est non seulement la lutte contre la pauvreté mais comment cette lutte s’insère dans un cadre plus large qui, nécessairement, nous mène vers l’économie. L’économie du pays, l’économie mondiale et toute la question du capitalisme et de la finance.

Avez-vous démarré un travail en ce sens ?
Non, c’est ce qui occupe mes esprits et mes recherches. Je crois que c’est la conséquence naturelle du terrain. Maintenant, il faut aller plus loin et se demander quels sont ces mécanismes qui alimentent la pauvreté. Quels sont les choix économiques et politiques que nous avons posés pour l’avenir du pays et du monde.

Vous avez été récompensé l’an dernier pour votre travail social et interreligieux en recevant le titre d’Officer of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean…
J’étais extrêmement surpris vu mon âge et la soudaineté de la nouvelle. Je me souviens de cette phrase que j’ai dite à la personne qui m’a appelé : « Vraiment, moi, je suis un amoureux de ce pays. Je suis un patriote et au nom de ce patriotisme républicain, j’accepte. » Pour moi, c’est extrêmement encourageant. Je trouve que c’est “rewarding” de savoir que la République peut honorer des personnes qui s’engagent au nom de leurs convictions, quelles qu’elles soient, religieuse, philosophique, etc. Je le prends comme un cadeau que la République m’offre. Ce n’est pas un privilège pour passer en premier dans une file d’attente. Ce n’est pas un “special treatment”. Mais je le prends plus comme si on me disait : « Jonathan, la République te remercie pour ton travail. Continue… ». À 36 ans, c’est stimulant.
Le 12 mars 2017, quand j’ai été invité au Champ de Mars et que j’ai vu le spectacle avec les policiers et la montagne en toile de fond, c’était un événement “confirmateur” pour moi d’un beau pays qu’il nous convient de continuer de construire. J’étais pris par un sentiment de fierté. J’ai trouvé belle cette organisation de la police pendant cette fête.

Nous sommes justement à la veille des célébrations du 50e anniversaire de l’indépendance. Quelle analyse brossez-vous de notre société un demi-siècle après les bagarres raciales de 1968 ? Le mauricianisme est-il d’actualité ? Sa flamme brille-t-elle encore ou vacille-t-elle ?
Je me refuse de parler de ce qui va mal. Peut-être est-ce mon côté optimiste et candide. Je suis un homme qui axe beaucoup son regard sur l’espérance. Je trouve donc qu’on a parcouru un sacré bout de chemin depuis ces 50 dernières années mais aussi depuis plus de 400 ans. Il ne faut pas non plus oublier l’histoire coloniale de notre pays. Il ne faut pas extirper ces 50 ans de ces 400 ans. Moi, je vois Maurice comme un petit bout d’humanité, un petit bout de terre, mais dense. Pour ainsi dire, on est loin de tout, mais il y a de la substance dans ce pays. C’est ce que je trouve fantastique.

Maintenant, quant au Mauricianisme, je n’emploie plus ce mot. Je l’explique bien dans ma thèse. Je suis davantage pour le terme « Mauricianisation » parce qu’en français, le suffixe « ation » désigne un processus tandis que le suffixe « isme » désigne, lui, une idéologie. Moi, je suis convaincu de la mauricianisation de notre pays, surtout avec les 50 ans de notre indépendance, et même avant. On a vécu cette mauricianisation en étapes. Ce qui m’amène à dire : oui, il y a des rapports entre les communautés, il y a des ponts, il y a des passerelles. Cependant, tout n’est pas rose. Il y a encore des défis. On ne peut pas se la couler douce. On ne peut pas dormir sur nos lauriers.

Pour vous, tout n’a jamais été complètement rose dans cette mauricianisation ?
Au fait, je crois que c’est le propre de la vie humaine. Tout n’est pas rose. Il faut faire attention à la bipolarisation, c’est-à-dire nous faire croire que c’est soit noir, soit blanc. Je crois que tout au long de ces 50 dernières années, il y a eu du beau et du moins beau. On est toujours en construction. Par exemple, ce que nous venons de vivre avec Berguitta, c’est un rappel des défis qui nous guettent. Je suis convaincu qu’on est en route, en chemin, parce qu’il s’agit d’êtres humains et que, par essence, nous, êtres humains, nous bougeons, nous sommes dynamiques. Nous ne sommes pas des objets. Nous sommes sujets. Aussi, même si on est insulaires, on est connecté au monde.

Peut-on alors dire que le vivre-ensemble et la fraternité sont au beau fixe chez les Mauriciens ?
Non, cela bouge aussi.

Est-ce normal que le vivre-ensemble ne soit pas au beau fixe ?
Justement, il ne faut pas croire que tout va se faire normalement. Il faut que nous prenions nos responsabilités, que nous intervenions, que nous agissions. Cela ne va pas de soi. Il faut que nous puissions créer des alternatives pour que nos jeunes surtout perpétuent cette ouverture vers le monde. Sinon, nos réflexes habituels, accompagnés des choses que nous cultivons énormément à Maurice, soit nos préjugés, vont continuer. J’adore l’expression créole : “Nou pe sarye sa.” Il y a l’idée de charge, d’émotion et l’idée de transporter. Mais aujourd’hui, il y a moins de tabous, comme le mariage mixte. C’est tant mieux. Il y a une redéfinition. Mais cette redéfinition est mouvante, elle n’est pas statique. Et parce qu’elle est dynamique, on a besoin d’intervenir constamment. Il faut constater, admirer mais continuer à intervenir.

D’après vos constats, le vivre-ensemble est-il plus marqué chez les jeunes ?
Quand on surfe sur les réseaux virtuels, j’ai l’impression qu’il y a aujourd’hui une libéralisation de la parole et que les jeunes n’ont plus peur de prendre position en faveur de l’autre qui est de communauté différente. Oui, je suis un peu épaté par cela. C’est peut-être une suite naturelle de tout ce qu’il y a derrière nous : connexion au monde, développement économique, émergence d’une classe moyenne intercommunautaire… Malheureusement, je crois qu’il reste aussi des jeunes qui ont encore des réflexes alimentés par un manque de propositions alternatives, alimentés aussi par des réflexes électoralistes au niveau politique. Finalement, il y a de tout. Il ne faut pas croire qu’un jeune du XXIe siècle est forcément plus ouvert. Le danger du repli sur soi le guette aussi.

Récemment, sur Facebook, il y a eu des remous autour de propos jugés racistes à l’encontre des sinistrés du cyclone Berguitta, et de surcroît venant de deux membres des forces de l’ordre. Dans le passé, nous en avons été témoins d’autres commentaires à caractère raciste sur Facebook. Votre interprétation ?
Une fois de plus, la question des réseaux sociaux est associée à cette démocratisation de la parole. Il faut bien qu’il y ait un lieu où les gens s’expriment. Quelque part, faute d’espace de rencontre, les gens prennent la parole sur Facebook. C’est plus facile, c’est en temps réel, etc. Que les réseaux sociaux continuent d’être des espaces de communication, c’est bien. Maintenant, cela nous dit quelque chose des gros défis de l’avenir. Il faut essayer d’être assez pointus lorsqu’on parle des défis de l’avenir. Un des défis est ce regard double que l’on porte sur le pauvre. Il est clair que le pauvre est vu comme pauvre, paresseux, qui ne fait ni sacrifice ni effort, mais il a aussi une lecture ethnique. Mais je crois que cela révèle encore ce mal-être-là. J’irai plus loin. Dans notre histoire, nous avons connu l’esclavage et l’engagisme. C’est vrai que d’un côté, l’esclavage a concerné les Afro-Mauriciens et l’engagisme les hindous et les musulmans.

Il est vrai qu’à l’issue de l’engagisme, les Indo-Mauriciens ont fait preuve d’un déploiement exceptionnel en termes de mobilisation, d’efforts, de sacrifices, d’émancipation socio-économique et sociopolitique, qui font qu’ils ont pris en main leur destinée et la destinée du pays. Et c’est vrai qu’a contrario, les Afro-Mauriciens, je veux dire les créoles, ont “lagged behind”. Mais ce “lag behind”, pour moi, ce n’est pas qu’ils sont restés en arrière. C’est juste qu’ils ont pris plus de temps pour plusieurs raisons, dont la différence entre l’engagisme et l’esclavagisme; le soutien, sous une forme ou une autre, différent, des institutions religieuses et politiques, etc.

Mais il est certain, aujourd’hui, dans la perspective des 50 ans de l’indépendance, que les Créoles ont rattrapé ce retard et qu’ils sont en train de se mettre debout. Il y a vraiment une émergence d’une conscience créole qui fait que les Créoles prennent leur place dans le conseil des communautés à Maurice. Mais il est vrai qu’il reste un défi puisqu’il reste une portion de cette communauté qui est encore plus en difficulté. Il n’est pas honnête ni vrai, et il est un peu “cheap”, de dire que c’est toujours “bann kreol, zot parese, zot pa pe fer zefor”. C’est faux car le Créole a deux niveaux. En tant que citoyen, il participe pleinement.

Il participe de manière indirecte à l’économie puisqu’il est consommateur mais il est aussi aujourd’hui entrepreneur. Ils sont autant dans la sphère économique, politique, religieuse, etc. Mais il est vrai qu’il reste encore un grand défi. Osons le dire : une partie de cette portion qui “lag behind”, ce sont des Rodriguais. Ce qui nous mène à cette fameuse question de migration interne dans notre République. Cela nous oblige à avoir un regard plus large. Si on gère Maurice de manière séparée, on parcellisera la solution. Faute de regard global, on aura des solutions partielles.

Si nous ne réinventons pas nos rapports avec Rodrigues et ses potentiels, on fera toujours croire aux Rodriguais que Maurice est l’eldorado. Ensuite, lorsqu’ils arrivent ici, ils sont laissés pour compte et se trouvent finalement dans cet attrape-nigaud qu’est la misère. Pour moi, ce défi de la pauvreté a aussi cette touche un peu ethnique qui comprend un peu ce rapport de forces hindous/créoles. En même temps, je trouve cela extraordinaire car je sens qu’à partir de l’histoire, de ce qu’ont vécu les hindous et les créoles, les deux peuvent s’enrichir l’une l’autre et être source de soutien pour l’autre.

Pensez-vous que de telles pensées proviennent d’une infime minorité de notre pays ? Devrait-on en tenir cas ?
Oui, il faut toujours frapper fort même si cela vient d’une minorité, ne serait-ce que pour le respect de la personne. Qu’est-ce que c’est que le racisme sinon le manque de respect à l’égard de la personne.

Les commentaires sur les réseaux sociaux parviennent à la connaissance de beaucoup de personnes…
Oui, surtout quand on est dans une République plurielle en train de se construire. C’est la même chose que le post d’une photo du premier ministre sur un site pornographique. Je ne peux pas, sous prétexte d’être d’une même communauté, porter diffamation. Il faut autant sévir contre la diffamation que contre le racisme. Le racisme est encore plus grave compte tenu de la réalité mauricienne.

Vous êtes engagé au niveau social. Comment avez-vous réagi suite au commentaire du ministre de la Sécurité sociale aux sinistrés : « Manz biskui ek bwar dilo ziska lafin siklonn » ?
Je ferai d’abord une parenthèse : cette question de propos racistes et de poursuite peut servir de leçon à nous, Mauriciens, que nous n’utilisons pas assez l’arsenal juridique. On oublie parfois que nous sommes dans un État de droit et qu’on peut brandir à la fois la déclaration universelle de l’Homme, qui célèbre son 70e anniversaire. On oublie d’invoquer les droits humains comme un soutien dans la construction de notre pays. Quant aux propos du ministre, c’est un peu malheureux. On aurait pu s’en passer. Surtout qu’aujourd’hui, avec la connectivité, les nouvelles vont vite.

Il est ministre et en même temps porte-parole du gouvernement. Surtout que le sujet est délicat car s’agissant de la souffrance de personnes, de l’urgence humanitaire. Je sais que le ministre Sinatambou a quand même été présent en temps réel avec d’autres ministres pour essayer d’aider. Mais c’est un peu fâcheux que cela sorte comme cela. Cependant, c’est une occasion pour le gouvernement de se demander quel nouveau protocole il peut déployer face à l’urgence humanitaire. Je vais ajouter quelque chose qui fera polémique mais, par honnêteté, je vais le dire.

Il est aussi vrai, hélas, qu’il y a parfois certaines personnes qui profitent de ce genre de situations pour se déclarer pauvres et s’incruster à côté des vrais sinistrés. C’est parce que je suis en contact avec les réseaux sur le terrain que je le dis. Parfois, ceux qui sont aux commandes pourraient être exaspérés. Ce faisant, ces personnes s’attaquent au “genuineness” des vrais sinistrés.

Dans votre cartable, vous avez toujours un exemplaire de la Bible, du Coran, du Yi Jing, des Entretiens de Confucius et du Rig Veda. Leur présence n’est-elle que symbolique ?
Ah non ! Comme je suis un passionné de textes sacrés, ce cartable est ouvert au minimum deux fois par jour, le matin et le soir, pour des lectures en vue de mieux connaître les textes sacrés. Puisque j’ai terminé le Yi Jing, en ce moment, je lis les Entretiens de Confucius. Dans la Bible, je lis en ce moment le Livre des Rois, le VIIIe livre du Rig Veda et la Surat 30 du Coran.

Dans ce même cartable, il y a mes recherches, quelques autres livres et la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Là vient la symbolique. En mettant dans un même cartable les textes sacrés et la Déclaration des droits de l’Homme, cela me rappelle un peu le combat dans lequel je suis engagé, ce va-et-vient entre les textes sacrés et la troisième religion mondiale…

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