Un concert à la fois intimiste et poignant a eu lieu dimanche au Trianon Convention Center pour mettre en lumière les 50 ans de carrière de Julien Clerc. Ce chanteur à textes, qui sait poser sa voix et ses notes qu’il distille, génère à la fois un sentiment d’émotion et d’apaisement. Julien Clerc est un chanteur qui dure dans le temps et, avec ce vibrato dans la voix et ce cœur de rocker en partage, il a indéniablement séduit ses fans mauriciens venus s’imprégner de sa musique.
À 18h27, Julien Clerc arrive sur scène humble magnanime, se met au piano et enchaîne avec This Melody une chanson d’entrée qu’il a gardée pour les îles, lui-même ayant des origines guadeloupéennes de par son grand-père. Avec maestria derrière son piano et accompagné d’un autre pianiste de même qu’un guitariste, c’est en petite formation qu’il a choisi de se présenter. Julien Clerc séduit de par sa musicalité empreinte d’une touche de fraîcheur. Ses chansons à textes sont sa force première. Excellent parolier-compositeur, il parvient, en gardant le sourire et cette bonne humeur qui le caractérise, à atteindre le cœur de ses fans. Ces derniers, conquis, ne se font pas prier pour s’entremêler à cette valse de ritournelles.
D’abord, il y a cette histoire d’amour entre Julien Clerc et son public, cette sensation de partage réciproque qui s’est renforcée dans le temps et ces morceaux qui montent en crescendo d’un Je t’aime etc… La Californie…
Avec Julien Clerc, pas de grand discours, juste une envie de remercier ce chaleureux public mauricien de ces retrouvailles qui l’emplit de bonheur. « C’est une joie d’entrer sur scène au moment où le soleil de Maurice se couche. Je me réjouis de chanter pour vous », a-t-il dit. Un flottement de bonheur emplit la salle et Julien Clerc reprend un morceau de Maxime Leforestier, Double enfance, qui parle de parents divorcés, une autre de son parrain Bécaud qui, dit-il, l’a pris sous son aile à 20 ans. « Bécaud avait besoin de mots pour mettre sur ses musiques. Il a été un excellent parrain. »
En 50 ans de carrière, Julien Clerc livre avec pudeur les chansons qui ont jalonné son répertoire et propose même quatre chansons choisies pour le public mauricien, soit Souffrir pour toi n’est pas souffrir, Si j’étais elle, Ivanovitch et Elle a au fond des yeux, alternant du coup chansons cultes aux nouvelles vibrations musicales. C’est au piano que Julien Clerc se sent le mieux et cette manière de chanter l’amour sur une musique qui parle. Julien Clerc, c’est aussi le chanteur qui s’allie aux grandes causes. D’ailleurs, le titre Utile a permis, depuis les attentats de 2015, à sa musique de prendre une autre résonance.
Dans la salle du Convention Centre dimanche, c’est la chanson Mélissa qui sonne comme un rappel fort qui a mis en transe le public. Plus rien ne pouvait les arrêter, la magie Clerc avait opéré, marquant le rythme et l’enchaînement d’autres tubes, comme Cœur de rocker, Lili voulait allait danser, Ce n’est rien, Ma préférence, Femmes je vous aime… Invitant le public à le suivre dans son délire et à chanter avec lui les chansons issues de son répertoire immensément riche et qui continue de charmer. Julien Clerc a simplement conquis.