Latchmee Devi Adheen a logé une plainte à la Cybercrime Unit du Central CID hier, accusant le Private Parliament Secretary (PPS) Kalyan Tarolah de lui avoir envoyé des photos et vidéos indécentes en plusieurs occasions. Cette habitante de Quatre-Cocos, âgée de 26 ans, ne nie pas avoir elle aussi envoyé des photos intimes d’elle à l’élu de la circonscription No 10. « Mo ti avoy PPS Tarolah mo foto avek lespwar gagn enn travay », a-t-elle justifié à sa sortie des Casernes centrales.
Après avoir consigné une “precautionary measure” au poste de police de Pope Hennessy la semaine dernière en présence de son avocat, Me Akil Bissessur, Latchmee Devi Adheen s’est tourné cette fois vers la Cybercrime Unit. Elle a logé hier une déposition en bonne et due forme contre le PPS Kalyan Tarolah, élu de Grande-Rivière-Sud-Est/ Montagne-Blanche, pour infraction à l’Information and Communication Technology Act (ICTA). Dans un premier temps, les officiers de la Cybercrime Unit ont demandé à la plaignante de retourner au poste de Pope Hennessy pour porter plainte. Les policiers ont avancé qu’ils étaient pris avec l’affaire Bet365, qui a mené à la démission de l’Attorney General Ravi Yerrigadoo. Ils ont ajouté que le dossier atterrirait dans leur bureau par la suite.
Mais au poste de Pope Hennessy, un responsable a refusé d’enregistrer la plainte de Latchmee Devi Adheen, soutenant qu’il s’agissait d’un “high profile case” et qu’il revenait dès lors au CCID de mener l’enquête. Après ce va-et-vient, Lutchmee Devi Adheen a finalement pu donner sa version des faits aux Casernes centrales.
« Je connais Kalyan Tarolah depuis 1991, quand il travaillait comme helper dans le business de pommes de terre de mon père. Après 1996, j’ai coupé tout contact avec lui car je suis partie à l’étranger », a expliqué la plaignante. C’est en septembre de l’année dernière qu’elle affirme avoir revu le PPS Tarolah lors d’un mariage et qu’elle lui fait part de ses démarches pour trouver un emploi. « Linn dir mwa vinn travay avek li », a déclaré la plaignante. « An de lokazion monn fer foto pou li dan bann fonksion : enn dan centre de jeunesse de Flacq e lot dan Wooton. Li pann pey mwa. Sak kout mo demann li mo larzan, li vir koze », a-t-elle ajouté.
CCID : le PPS pas convoqué pour l’heure
Par la suite, les conversations entre les deux protagonistes sont devenues plus intimes et ils ont commencé à échanger des photos et vidéos intimes. Latchmee Devi Adheen dit avoir participé à ce petit jeu « dans l’espoir de dénicher un emploi ». Mais, selon elle, le PPS l’a menée en bateau. « Li ti dir mwa li ti fini kit mo bann papie LGSC pou enn pos Social Welfare », a relaté la plaignante. « Li dir mwa li fini fer sa de dimounn-la kone, e li ti pe dir “to pou korek twa”. Enn lot fwa linn dir mwa li pou fer mwa gagn enn pos Customer Care kot Mauritius Telecom. Li ti dir mwa li konn Sherry Singh (CEO de Mauritius Telecom, Ndlr) e li ti bien fasil pou mo rantre. »
Latchmee Devi Adheen a confirmé à la police avoir communiqué avec Kalyan Tarolah par WhatsApp dans la soirée du 11 avril 2017, et ce alors que le député du MSM était en pleine séance parlementaire à l’Assemblée nationale. C’est la mère de Latchmee Devi Adheen qui a découvert les messages échangés avec l’élu de la circonscription No 10. Furieuse, elle a téléphoné Kalyan Tarolah pour lui demander de cesser toute communication avec sa fille. Or, le député se serait rendu au siège de la SIT, à Ébène, où travaille la mère, et l’aurait menacée de lui faire perdre son travail.
Par ailleurs, Latchmee Devi Adheen a déclaré au CCID que les photos d’elle en circulation sur les réseaux sociaux ne peuvent provenir que d’une seule source. « J’ai envoyé mes photos à Kalyan Tarolah. Li tousel ti ena mo bann foto », a-t-elle concédé. Elle a remis aux enquêteurs tous les photos, vidéos et messages que le PPS lui aurait envoyés. Elle a de plus nié que sa démarche est liée à une quelconque motivation politique. « Mo pann gang okenn propozision larzan pou vinn denons PPS Tarolah », a-t-elle affirmé.
Concernant une photo circulant sur Facebook, où on la voit en compagnie de l’ex-ministre de la Santé et membre du PTr Lormus Bundhoo, Latchmee Devi Adheen a déclaré qu’elle n’est pas une activiste rouge. « Sa foto-la ti tire kan mo ti ena 16 an. Ena dimounn inn hack mo kont Facebook pou fer sirkil mo bann ansien foto », a-t-elle invoqué.
La plaignante est attendue à l’Information and Technology Unit de la police aujourd’hui pour un examen de son cellulaire. Du côté du CCID, une source avance que la convocation du PPS Tarolah n’est pas prévue dans l’immédiat car les enquêteurs doivent au préalable vérifier certaines informations en leur possession.
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LALANGATE : Mo ti avoy Tarolah mo foto avek lespwar gagn enn travay, a déclaré Latchmee Adheen
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