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Le 1er mai des oubliés

GERALDINE ALIPHON-Directrice Autisme Maurice

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Comme la plupart des Mauriciens, ils étaient en congé ce mardi 1er mai. Ils ont repris le chemin qui les mène quotidiennement à leur travail, vers ces êtres vulnérables qui dépendent beaucoup d’elles pour leur épanouissement. Elles, ce sont ces centaines de personnes, qui ont choisi comme métier un secteur qui est rarement cité à Maurice: l’éducation spécialisée. Ou plus précisément, les ‘miss’ (ou monsieur, mais beaucoup moins) qui travaillent avec les enfants handicapés.

Est-ce elles qui ont volontairement choisi ce métier? Est-ce une vocation? Est-ce parce qu’il n’y avait que cela comme emploi à l’époque où elles étaient en recherche? Toujours est-il qu’elles existent bel et bien, qu’elles travaillent honnêtement à gagner leur vie, à nourrir leurs familles à travers ce métier, et qu’elles sont les « outils » indispensables au bon fonctionnement des écoles pour élèves et étudiants à besoins spéciaux.

En quoi consiste leur travail ? Il y a 30 ans, à l’ère où les écoles spécialisées, tenues par des associations de personnes bénévoles, n’étaient pas encore suffisamment répandues, quelques dames donnaient gratuitement de leur temps, à hauteur de quelques jours, voire de quelques heures par semaine, à aider les enfants en situation de handicap à lire, à écrire et dessiner. Mais il s’agissait surtout de « garder » ces enfants en journée, de leur donner une forme d’éducation et surtout de loisir, pendant que les parents allaient travailler. Tout partait d’un bon sentiment et de bonnes œuvres. On changeait les couches, on aidait lors des bains et des repas, on donnait des lego et des puzzles, des crayons de cire et des cahiers de coloriage aux enfants, tout en veillant sur leur bien-être, et les journées passaient.

Où en sommes-nous en 2018? 

Le secteur de l’éducation spécialisée a beaucoup évolué. Le service s’est professionnalisé avec l’avènement de formations par des organisations, dont l’Unicef, d’échanges avec les pays de l’UE et la mise en place de cours à la MIE, entre autres. Il y a aussi le fait que les parents sont beaucoup plus « exigeants » quant à l’éducation de leurs enfants, même s’ils sont en situation de handicap, car avec l’avènement de l’Internet, ils savent qu’une bonne prise en charge éducative peut donner lieu à des résultats scolaires équivalents à ceux qui ne portent aucun handicap. Il est question du nombre croissant d’écoles spécialisées, favorisant une sorte de « compétition » ; et la mise en place du système CSR a certainement aussi apporté un nouvel essor à ce domaine.

Désormais, plus question de service condescendant envers les enfants handicapés. Les éducateurs travaillent à plein temps et bénéficient pour la plupart d’un salaire – certainement pas à la hauteur de ce qu’ils méritent malheureusement. Par contre, pas de reconnaissance officielle pour eux. Ils attendent toujours que l’autorité régulatrice officialise leur secteur. En attendant, ce n’est que sur la reconnaissance de la plupart des parents qu’ils peuvent compter. Et celui des enfants aussi. Aux mamans, papas, frères et sœurs de cœur de nos enfants, nous disons merci.

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