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Le cercle d’antan

ZIBYA ISSACK

Il y a des amis et des membres de la famille qui ont jalonné notre parcours. Ils ont été présents à un moment, à une étape de votre vie et ne font désormais plus partie de notre clan. Concours de circonstances oblige, le cercle change et les têtes qu’on côtoyait auparavant ne sont plus les mêmes. Le temps est passé si vite qu’il a emporté avec lui les voix, les images et les gestes. Aujourd’hui, que nous reste-t-il de ces moments perdus ? « La photographie ? Une lâcheté devant le souvenir », comme nous le dit si bien l’écrivain Didier Le Pêcheur. Parfois, la mémoire photographique vaut bien plus qu’un appareil photo numérique. Les souvenirs deviennent alors un refuge, un havre de paix. Des réminiscences de notre enfance et de notre jeunesse, on en garde. Pour des raisons aussi diverses que variées. Les sorties, les découvertes, les blagues, les peines confiées, les échos des fous rires sont encore là, tangibles, concrets dans la tête. Rien n’est plus vivant qu’un souvenir.

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Mais parfois, le cœur se pince pour ceux qu’on ne retrouvera plus jamais. Avec l’arrivée de Facebook et Twitter, le pont devrait être rétabli et pourtant, on le sait, on le sent : rien ne sera plus jamais pareil. L’époque flamboyante n’est plus. Nos amis ont grandi et on ne courra plus ensemble dans des sentiers fleuris comme avant. Nos amis au collège et à la fac ont été rattrapés par le rythme saccadé de la vie. Il y a aussi ces membres de la famille qui ont marqué notre enfance, notre adolescence, et même notre vie d’adulte. Ils ont partagé nos instants de bonheur et se sont volontairement présentés lors de nos impasses éprouvantes. Ils nous ont toujours menés à bon port mais ne sont aujourd’hui plus là. Ils ont cédé la place à d’autres et y ont laissé un vide.

Il y a des gens qu’on croise et d’autres que l’on rencontre. Ceux que l’on rencontre partiront mais leur mémoire perdurera. Les traces d’amour demeureront indélébiles. Au final, on croirait presque en Alfred de Musset lorsqu’il nous dit qu’« un souvenir heureux est peut-être sur terre plus vrai que le bonheur ».

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