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L’eau et la boue, la couleur du désespoir

Jean Clément Cangy

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Vous êtes-vous déjà réveillé en ayant les pieds dans la boue ? Tel est le quotidien de plusieurs familles, et toute la détresse du monde se lit sur leur visage.
Vous êtes-vous déjà réveillé entre quatre feuilles de tôle pourries en ayant les pieds dans l’eau sale ? C’est le drame de nombre de familles à Maurice ces jours-ci.
Vous n’êtes sans doute pas concerné mais vous avez certainement pleuré en découvrant des photos du calvaire de plusieurs centaines de Mauriciens qui survivent dans des habitations insalubres où rôdent toutes sortes de maladies et où conjonctivite et gastro-entérite ne sont que la bande-annonce. L’eau et la boue dans ces régions-la-misère ont la couleur de la tôle rouillée et du désespoir.

En attendant la construction de 2 000 logements, pourquoi ne pas reloger ailleurs toutes ces familles qui vivent dans des structures insalubres et dans des conditions abjectes ? Encore que si on fait le compte pour un total de 10 000 logements à la fin du présent mandat il devrait y avoir 6 000 logements déjà construits, certains peut-être déjà occupés et d’autres sans doute disponibles ? Pourquoi ne pas réserver des morceaux de plages et des Pas géométriques ou des espaces verts non inondables dans l’arrière-pays à des relogements sous tentes, comme celles utilisées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, de tous ces malheureux à charge bien sûr d’y installer l’eau, l’électricité, des toilettes et des poubelles ? Ces tentes sont très vite installées et peuvent offrir un cadre de vie plus convenable et décent que celui qui est le leur actuellement.

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