Jean Jacques Russie, 40 ans, arrêté par la police dans le cadre de l’enquête sur le meurtre d’Ajith Kumar Tohubul (61 ans), à Pointe-aux-Biches dans la nuit du 11 octobre, est revenu sur les lieux du crime mardi après-midi pour un exercice de reconstitution des faits sous forte escorte policière. C’est entouré des limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT), la Scene of Crime Office (SOCO), et la Criminal Investigation Division (CID) du Nord que le quadragénaire a expliqué ce qui s’est passé le jour du drame.
Dans sa déposition à la police, Jean Jacques Russie a insisté qu’il ignore qui a tué le gérant de la villa Lotus. Il a expliqué que quelques heures plus tôt, « mon cousin Dean m’a approché pour un travail. Li dire moi bizin amenn li Trou aux Biches ». Le quadragénaire, détenteur d’un permis de conduire, mais ne disposant pas d’une voiture, a accepté, en alléguant qu’il ne savait pas en quoi consistait le « travail ». Son cousin Dean G. a loué une Suzuki Swift pour le véhiculer jusqu’à la villa Lotus. « Ti ena Dean, so copine ek enn lot dimounn dans loto ». Ces derniers ont quitté Pamplemousses dans la soirée pour se rendre au bungalow. Une fois sur place, Jean Jacques Russie a expliqué aux hommes du surintendant Gérard que son cousin lui a donné l’ordre de rester dans la voiture avec le moteur allumé pendant que les autres sont entrés à l’intérieur. Il a garé le véhicule en face de la villa en prenant la précaution d’éteindre les phares. « Mo pas kone ki passer andan, car mo ti dan loto ». Peu de temps après, le quadragénaire a vu arriver les autres avec un coffre-fort, des caméras de surveillance, deux télés et autres objets. « Zot dire moi démarrer vite, nou aller ». C’est en chemin qu’il a appris que le gérant de la villa a été tué lors de ce vol qui a mal tourné. Vu que les objets volés étaient devenus encombrants et pouvaient mettre la police sur leurs trousses, ils ont décidé de s’en débarrasser près d’un pont à Calebasses. Puis, ils sont retournés à Pamplemousses. Dans sa version des faits, Jean Jacques Russie a avancé avoir reçu Rs 6 000 de son cousin pour son « service ». Après avoir appris la nouvelle du meurtre d’Ajith Kumar Tohubul dans les médias, le quadragénaire a soutenu qu’il ne s’est pas rendu à la police car il avait peur.
La reconstitution des faits mardi s’est déroulée sans anicroche. Les éléments de la Special Supporting Unit (SSU) avaient déjà sécurisé le périmètre devant la villa Lotus, ne laissant aucun individu non autorisé à s’approcher des lieux. D’ailleurs, le suspect ne portait pas de gilet ou de casque de protection lors de cet exercice. C’est sous caméra qu’il a expliqué aux enquêteurs ses faits et gestes dans la nuit du 11 octobre. Dans un premier temps, Jean Jacques Russie a été emmené à Pointe-aux-Biches pour ensuite se rendre à Calebasse. Il devra poursuivre son interrogatoire dans la semaine, tandis que ses complices sont activement recherchés.
Soulignons que le cadavre a été retrouvé dans une chambre à la villa Lotus par un des employés d’Ajith Kumar Tohubul. Le sexagénaire était seul dans l’établissement dans la soirée du 11 octobre et il avait l’habitude de dormir sur place. L’autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin a conclu que la victime a eu la nuque fracturée et portait des ecchymoses sur ses mains et son corps. La police estime qu’il a lutté avec ses agresseurs avant d’être tué.
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MEURTRE D’AJITH KUMAR TOHUBUL—JEAN JACQUES RUSSIE: « Mo cousin et so fam ti rentre dan villa »
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