« Le respect des lois rend les villes florissantes. » Euripide (Ve s. av. J.-C.)
Maison à vendre ou à louer; école maternelle à la recherche de bambins à éduquer; bûcheron offrant ses services; professeur à la disposition des étudiants pour des leçons particulières; restaurateur désireux de faire goûter ses spécialités culinaires; candidat/e à la députation invitant les électeurs à voter pour lui/elle – ce ne sont là que quelques exemples d’affiches sauvages que l’on peut voir sur les pylônes électriques et téléphoniques, les murs et même sur les arbres de nos villes et villages.
Il est évident que de telles affiches publicitaires gratuites font fi, non seulement, de The Environment Protection Act 2002, mais aussi de la Road Development Authority et des autorités locales (municipalités et conseils de district et de village).
Tout est permis, semble-t-il ! « Les lois ! Connais pas ! » diront certains. D’autres ajouteront : « Pourquoi voulez-vous que l’on s’en prive ? Personne ne nous empêche de le faire ! »
En fait, tout cela n’est pas permis. « Ignorance of the law is no excuse ! » dirait-on au pays de Sa Majesté.
Nos lois à Maurice sont certes exemplaires. L’affichage sauvage est défendu et les lois susmentionnées indiquent clairement les procédures à suivre afin d’agir en toute légalité si l’on souhaite communiquer au moyen d’affiches dans des lieux publics.
Hélas ! À la lumière du constat que l’on peut faire quotidiennement dans nos villes et villages, nous sommes en droit de nous demander si ces lois exemplaires sont vraiment appliquées ! Qu’ont à craindre les contrevenants ? Sont-ils inquiétés ? Ou alors, peuvent-ils agir en toute impunité ?
Dans la conjoncture, toutefois, soyons pratiques.
Ceux qui ont recours à de telles affiches sont certainement persuadés, de par le feedback qu’ils reçoivent, que ces affiches s’avèrent utiles, qu’elles permettent de mettre en contact annonceurs et lecteurs, et qu’elles servent de lien entre l’offre et la demande.
Si tel est le cas, les municipalités et les conseils de district et de village pourraient installer des tableaux d’affichage dans des lieux stratégiques et les mettre à la disposition d’annonceurs éventuels contre un modique paiement. En Chine Impériale, il y a plus de 4000 ans, les Chinois avaient bien installé des dazibaos qui servaient de support de communication ! Pourquoi ne pas nous en inspirer ?
Avec les nouvelles technologies, nous pourrions avoir de grands panneaux publicitaires LED qui seraient attrayants et qui fourniraient des informations utiles à tous. Ainsi pourrait-on satisfaire l’offre et la demande ! Le coût serait couvert par les annonceurs.
L’environnement serait ainsi respecté et les autorités locales seraient en mesure de veiller à ce que toutes ces publicités se fassent selon les procédures et les règles établies pour le mieux-être de tous, tout en réalisant un certain bénéfice financier.
Ainsi pourrait-on joindre l’utile à l’agréable ! L’île Maurice et les Mauriciens en sortiraient gagnants !
Jacques Dinan