Gaurab Kumar Roy aime quand les choses bougent et il insuffle toute l’énergie qu’il faut à ses ambitions pour leur permettre de s’élancer. Tout comme pour les chorégraphies de Bollywood, ce danseur et instructeur aime quand la scène pétille en mouvement et en couleurs. Plus de 300 élèves de différents âges suivent actuellement l’enseignement de Gaurab Kumar Roy.
C’est l’histoire d’un petit chenapan indien devenu danseur, chorégraphe, directeur d’école et de troupe. Un de ces contes qu’aime bien raconter le cinéma. L’univers de Bollywood ne lui est d’ailleurs pas inconnu puisqu’il y puise une partie de ses inspirations alors que ses danseurs sont souvent sollicités devant les caméras.
Installé à Maurice depuis quelques années, Gaurab Kumar Roy gère désormais trois écoles de danse à Eau Coulée, Rose-Belle et Flacq. En ce moment, quelque 300 élèves apprennent le style Bollywood, les chorégraphies de Michael Jackson, la salsa, l’aérobic, le ballroom, la danse classique, la gymnastique, de même que le Kalaripayattu (art martial indien). Des élèves de différents âges et de différents niveaux sociaux se retrouvent à la même enseigne au sein du Roy Dance Studio. Chaque année, ces derniers sont sur la scène en au moins deux reprises. Parallèlement, les danseurs les plus aguerris présentent des spectacles professionnels au sein de la Roy Dance X’Plosive.
Disco dancer.
Il le dit lui-même : quand il errait dans les rues de Kolkatta, en Inde, Roy n’était pas vraiment un gentil garçon. Mais la danse changea le cours de son destin et l’entraîna dans un monde dont il rêvait en secret : celui du spectacle. Ce grand fan de l’acteur Mithun Chakraborty se serait vu en disco dancer en d’autres temps. Mais les changements de styles et d’époques le conduisent vers le hip-hop. Roy le revendique fièrement : avant d’être diplômé en danse de l’Attakalari Dance Institute après ses études à l’université de Calcutta, il a été un danseur de rue autodidacte qui a appris à rêver grand et à travailler son talent.
Sa formation se poursuit ensuite au Shiamak Davar Institute, où il apprend la danse Bollywood. Les rudiments techniques de la breakdance et du hip-hop lui viennent du Pineapple Dance Studio d’Angleterre. Conscient qu’il lui faut connaître la base pour construire plus grand, il se forme aussi en Bharatanattyam, en yoga et en arts martiaux.
Gaurab Kumar Roy travaille ensuite dans différents studios, y compris ceux du Zee Network, tout en enseignant aussi la danse en ligne. Très tôt, il souhaite partager ses acquis; c’est ce qui le fait venir à Maurice en 2011. Après avoir opéré dans une compagnie locale, il décide de voler de ses propres ailes et lance son studio.
Danser pour vivre.
Désormais, Roy considère avoir la plus grande académie de danse Bollywood du pays. Sa satisfaction est avant tout de propager le bien-être associé à la danse et d’en faire profiter le plus grand nombre. “La danse, c’est toute ma vie. Pas un jour ne passe pour moi sans musique, que ce soit du classique ou de la musique contemporaine. Tout cela me rend heureux, me fait oublier le stress, et rien de négatif ne demeure. La danse me renforce et m’apporte aussi de la force intérieure. C’est tout cela que je partage avec mes élèves dans mon enseignement”, dit-il.
À Maurice, il espère avoir contribué à briser les préjugés associés à la danse Bollywood, qui requiert de la technique et de l’endurance. “C’est aussi une danse qui rend les gens libres et heureux. Elle leur inculque le sens de la discipline et l’esprit de l’amour les habite.” Ici, il a rencontré de grands talents et espère voir ses élèves aller encore plus loin. Roy est convaincu que les opportunités existent pour que les danseurs locaux vivent de leur art. “On fait souvent appel aux danseurs pour les spectacles ou des cérémonies. Il faut être patient au départ et savoir se créer des opportunités pour avancer.”
Depuis quelque temps, Gaurab Kumar Roy réfléchit sur la possibilité de tenir un festival de danse à Maurice. De la danse classique, du contemporain, du hip-hop : différents styles seront réunis si les démarches aboutissent pour aider le public à mieux apprécier ce qui se fait. Entre-temps, il travaille aussi pour pousser son école et ses danseurs vers l’international.