Ils ont eu Kaya dans leurs viseurs respectifs et ont immortalisé des moments importants. Brahms Mahadea, alors photojournaliste à Scope, et Georges Michel, ancien responsable de la section photographique du Mauricien Ltée, racontent certaines des photos qu’ils ont prises de Kaya.
Georges Michel : “Kaya : un charisme qui explosait devant la caméra”
“Tout le mérite revient à Kaya pour cette photo. J’ai eu une seule et unique rencontre avec lui, d’à peine quelques minutes, l’instant d’un éclair, mais qui restera un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire. Il faut dire que cet homme était à l’aise devant l’objectif. Il s’est assis à califourchon sur une chaise, toujours présente dans nos locaux. Son regard s’adressait à ses fans et aux lecteurs et je n’ai pas eu de difficulté à capter cela en deux ou trois prises. Je n’avais rien à exiger de lui puisqu’il était aimable et doté d’un charisme qui explosait devant ma caméra. Kaya est venu tout simplement et spontanément pour s’offrir devant mon objectif.
J’ai appris que cette photo est devenue presque emblématique. Même si ce n’était pas prévu, je ne peux qu’être fier et heureux d’avoir été là au bon moment pour rencontrer et prendre en photo cet artiste et surtout cet homme exceptionnel.”
Brahms Mahadea : “Un homme d’une extrême simplicité”
“Ma première rencontre avec Kaya remonte à 1991. J’avais accompagné un journaliste et le chanteur nous a reçus chez lui dans sa maison en tôle. Nou ti ser-sere lor enn ti divan ek li ti asiz lor enn touk an plastik. Depuis ce jour et jusqu’à sa mort, je me suis lié d’amitié avec cet homme d’une extrême simplicité, qui n’était ni violent ni arrogant. Il était abordable et nous échangions souvent des plaisanteries. Je l’ai suivi à plusieurs étapes de sa carrière et j’ai été un témoin privilégié de son passage d’inconnu jusqu’à être un artiste de renom. Comme une séance photos au cœur de Roche Bois, où la MBC était venue à sa rencontre et avait décidé de faire un clip avec lui, mais aussi lors de nombreux concerts où il se montrait très à l’aise sur scène et offrait au public toute sa passion pour la musique et surtout le seggae.
C’est grâce à Kaya que j’ai réalisé ma toute première technique de double exposition, lors de son passage à un événement musical à Pointe Canon. Il était déjà au sommet de sa notoriété. Les organisateurs avaient voulu faire payer le billet d’entrée aux spectateurs, mais certaines personnes ont réussi à entrer en débarquant en pirogue. C’est là que j’ai eu l’idée d’illustrer cette situation, qui n’avait pas manqué de faire sourire Kaya.”