L’aurore de la sagesse, recueil de poèmes en français signé Vatsala Radhakeesoon, vient d’être publié par Scarlet Leaf Publishing House au Canada. Auteure de trois recueils en anglais, c’est la première fois que la poétesse s’aventure vers l’écriture de poésie en français. Cet ouvrage est une simple et pure ode au bonheur. Une invitation à renaître dans un monde libéré des attachements mondains et autres artefacts dans le but de vivre pleinement…
“Qu’elle soit en quête du vrai, du bon, du beau, qu’elle soit en recherche d’authenticité, d’ouverture, sans faire d’esbroufe, en essayant simplement de s’extraire de toutes les sollicitations ou artifices qui nous dispersent tant”. Des faits énoncés à travers le regard chrétien de Bernard Perroy dans la préface qui, selon Vatsala Radhakeesoon, a “magnifiquement bien cerné mes intentions d’auteure par ses quelques lignes”.
En effet, la poétesse nous livre un ouvrage qui a pour but premier de promouvoir une attitude spirituelle à travers le renoncement à la société mondaine. Son écriture met en exergue “le lien entre Dieu et la nature”. Une invitation à se libérer du matérialisme qui habite l’individu moderne, pour vivre une vie pure, naturelle et dénouée de tout artifice. Un objectif réalisable uniquement si on prend de la distance avec une certaine vision matérialiste “qui nous empêche d’apprécier les petites choses de la vie. Une mission que l’on peut atteindre en se tournant vers des choses très simples, comme se connecter à Dieu, la nature ou soi-même”. La simplicité prend pour Vatsala Radhakeesoon la forme de la lune, du soleil, la mer, la nuit étoilée, l’arc-en-ciel aussi bien que l’herbe verte, les abeilles ou encore les oiseaux. L’auteure célèbre la vie avec toute cette richesse naturelle que nous offre abondamment Dame Nature. Le vrai bonheur pour le poète est un poème du recueil qui en dit long sur ses inspirations.
Le sens de la vie
Vatsala Radhakeesoon a découvert la spiritualité à 30 ans en explorant les textes sacrés de l’hindouisme tels que les Védas, l’Upanishad et les textes du bouddhisme. C’est ainsi qu’elle a retrouvé “le sens de la vie et mon identité. J’ai appris à vivre sans complexe et à cultiver une perception plus profonde de la vie : une vie démasquée”. Le titre du recueil effleure le mot « sage », “car à chaque stage de notre vie nous entendons ce mot”. Que ce soit lors de notre enfance, notre adolescence et l’âge adulte, “nos parents, proches et profs utilisent abondamment ce terme. La question qui m’a toujours taraudée est comment devient-on sage ? Comment on se construit en tant qu’individu ?”. Des questions auxquelles elle répond dans son livre.
Vatsala Radhakeesoon redéfinit aussi en soi les contours du “vrai amour”. À travers L’âme sœur elle nous livre ceci : “L’attente de jeunesse balayée par les vagues hurlantes/Le calme bat dans mon cœur/Dans le sourire de l’aube je retrouve l’âme sœur”. La sagesse fait que l’on est plus en quête d’un être physique mais que nous ressentons une certaine soif spirituelle qui nous entraîne à chaque gorgée vers la rencontre avec “le beau Shiva”.
Leçon de vie
Les poèmes épousent ainsi l’humilité et la simplicité de la poétesse, mais se démarquent par leur profondeur. Contrairement à ses trois autres recueils écrits dans la langue de Shakespeare (When Solitude Speaks (2013), Depth of the River (2017) et Hope (2018)), L’Aurore de la Sagesse est écrit en français. “À travers mes livres, nous voyons mon évolution et comment je me suis construite à travers mon vécu et mes expériences. Si mes premiers écrits traitaient de mes maux d’adolescente, ceux qui les suivent prennent des formes plus philosophiques”. Écrire en français lui a permis de promouvoir davantage ce côté philosophique et de transcrire avec plus d’intensité le message qu’elle voulait faire passer. Pas étonnant pour une personne dont les premières inspirations découlent de la chanson française. “C’est une langue qui offre plus de liberté pour mieux dire ce que nous avons sur le cœur, mais aussi glisser entre les lignes sa révolte contre la vie mondaine, le système éducatif de Maurice et tant d’autres inégalités”.
Dans le poème Vraie leçon de vie, elle lance ceci : “Dans cette vie impermanente rien ne t’appartient. Donc ne s’attache à rien. Dénoue l’esprit possessif et sois le penseur, le sage le philosophe qui vit en toute simplicité”. Plus loin en explorant ses écrits, nous tombons sur L’extraverti et l’introverti. Une flèche lancée envers l’extraverti, qui a tendance à sous-estimer l’introverti. Le dernier nommé “a le pouvoir du silence et par son stratège si intelligent, il vaincra le mal par l’action toute puissante”, lisons-nous.
À travers les pages, Vatsala Radhakeesoon fait aussi état de son attachement à son pays natal et ses origines, tout en faisant un clin d’œil aux Chagos, où elle voudrait s’envoler “au berceau de ton cœur”. Ainsi, comme le relève Bernard Perroy, “Vatsala Radhakeesoon écrit avec tout son cœur, et nous transmet, par sa poésie, un peu de son aventure intérieure”.
Ce livre est disponible en Kindle e-book et paperback sur Amazon.com, Amazon France, Amazon Canada et Amazon UK.
À propos de Vatsala Radhakeesoon
Née le 17 octobre 1977, Vatsala Radhakeesoon est auteure de quatre recueils de poèmes : When Solitude Speaks (2013), Depth of the River (2017), Hope (2018) sans oublier L’aurore de la Sagesse. Ecrivaine multilingue, depuis l’âge de 14 ans elle rédige des poèmes en anglais, français, créole mauricien et hindi. L’enseignement de la poésie en hindi par sa mère l’a aussi poussée à persévérer dans le monde de l’écriture littéraire. Elle s’inspire de poètes anglophones et francophones, tels que T.S Eliot, William Blake, Walt Whitman, Maya Angelou, Carol Ann Duffy, Arthur Rimbaud, Victor Hugo et Michel Houellebecq. La jeune femme est détentrice d’un MBA en Management du College of Southern Africa. Elle travaille actuellement en tant que traductrice freelance pour des clients internationaux.
L’aurore de la sagesse
Quand j’aurai vécu
des siècles
auprès de l’Infini
l’Absolu
la lumière parfaite
Chère Terre Mère,
à l’aurore de la sagesse
dans les bras de ta tendresse
je renaîtrai
et un jour
de nouveau
j’écrirai des vers
à l’encre pensive
de l’éternité.