Nitesh Momine, 29 ans, est un champion de tennis en fauteuil roulant. Passionné par ce sport qu’il a découvert en 2015, il a eu un véritable coup de cœur pour cette discipline qui lui permet de surmonter son handicap. Nitesh Momine est superviseur dans une laverie, métier qu’il a appris sur le tas alors qu’il accompagnait son oncle pour faire passer le temps.
Nitesh Momine a l’âme du guerrier. Un tempérament qui l’a propulsé au sommet du classement du tennis en fauteuil roulant à Maurice. Il a été sacré Best man athlete of the year dans tout le circuit du handisport pour l’année 2018, après plusieurs victoires dans les tournois organisés localement. Une récompense qui vient confirmer tout le potentiel de l’habitant de Terre Rouge. Il est le premier Mauricien à figurer dans le classement de l’International Tennis Federation dans la catégorie Wheelchair.
Cette destinée sportive lui a tendu les bras après un grand bouleversement dans sa vie suite à un grave accident subi alors qu’il n’avait que six ans. “J’ai perdu l’usage de mes jambes et j’ai dû arrêter l’école quelques années après. Ensuite, j’ai intégré l’Association of Disability Service Providers, avant d’arrêter.”
Nitesh Momine n’a découvert le tennis que depuis cinq ans, après de longues années à pratiquer le basket et l’athlétisme. “À 13 ans environ, j’ai intégré le Magic Sport Club à Rose-Hill, où j’ai découvert le basket et l’athlétisme. Cela m’a aidé à me développer et à m’épanouir. J’ai compris que la vie ne s’arrêtait pas là. J’ai représenté Maurice aux 1500 m aux Jeux du Commonwealth de Glasgow en Écosse en 2014 et, avant cela, à une compétition de basket au Kenya.”
Progrès rapides.
Au cours de cette même année, Nitesh Momine réalise que l’athlétisme ne lui convient plus. Il s’essaye au tennis et se passionne pour cette discipline. Cela a changé sa vie. Ce sport lui donne une confiance qu’il n’avait pas toujours eue et meuble tout son temps libre. Une vraie révélation. “Quand j’ai découvert le tennis, je me suis étonné moi-même à quel point je me débrouillais bien. Je me suis rendu à une des sessions de la fédération pour voir comment c’était. On m’a donné une raquette et expliqué les bases. J’ai commencé à jouer et j’ai fait des choses dont je ne me sentais pas capable. J’arrivais à rattraper des balles difficiles. Les entraîneurs ont cru en moi et m’ont poussé vers le haut. Ils m’ont dit que j’avais l’amour pour ce sport et que cela me permettrait de progresser rapidement.”
Cette passion dévorante lui a d’ailleurs valu quelques frictions avec son entraîneur. “Je suis absorbé par ce sport. Je peux passer des journées et des nuits sur un court de tennis. Mon entraîneur m’a souvent reproché de trop jouer. Quand les entraînements se terminent, au lieu de ramasser nos affaires et rentrer, on continue à jouer. J’ai même été puni”, dit-il en souriant.
Représenter son pays.
Lors du dernier tournoi auquel il a participé cette année, il a continué à jouer alors que sa tension était montée très haut. “J’avais déjà joué trois matchs et avais atteint la finale. Les entraîneurs m’ont conseillé d’abandonner, mais je ne voulais pas m’y résoudre. J’ai joué le match et je l’ai perdu. J’ai préféré jouer plutôt que de jeter l’éponge.” Il confie que les entraînements et les compétitions lui permettent de toujours avoir des choses à faire et de ne “pa res an plas”.
Nitesh Momine est superviseur dans la laverie de son oncle à Terre Rouge. Un emploi qu’il est fier de pratiquer. Sa présence régulière dans cette compagnie n’a longtemps été qu’un moyen pour lui de faire passer le temps. “J’y allais souvent pour parler un peu aux employés. Puis, je m’y suis essayé et on a vu que je me débrouillais bien. Ils m’ont employé et, de fil en aiguille, j’ai été promu au rang de superviseur. J’aime beaucoup ce travail.”
Un de ses rêves est que son sport soit inscrit aux Jeux des Îles un jour afin qu’il puisse représenter son pays dans cette compétition. “Je souhaite un jour pouvoir participer aux Jeux des Îles. Pour ceux qui ont lieu cette année, il est déjà trop tard. Il faudrait que le tennis en fauteuil soit inscrit comme discipline, car il y a beaucoup de pratiquants. C’est mon plus grand souhait.”
Bio express
Situation familiale : Marié.
Âge : 29 ans.
Profession : Superviseur dans une laverie.
Plus grande frayeur : De tomber malade et de ne plus pouvoir faire du tennis.
Plat préféré : Minn fri vej.
Programme préféré à la télé : Football et tennis.
Moments forts
2016 : Gagne le National Championship, est finaliste des National Handisports Games, atteint les demi-finales du AML Mauritius Wheelchair Tennis Open et les quarts de finale du Republic Open et du Swan Open.
2017 : Remporte le National Championship et le Swan Open et est finaliste du Republic Open et du AML Mauritius Wheelchair Tennis Open.
2018 : Est vainqueur du AML Mauritius Wheelchair Tennis Open et de la National Wheelchair Tennis Competition. Est finaliste des National Handisports Games et du Swan Open et atteint les quarts de finales du Nairobi Open. Est également sacré Best Handy Sportsman of 2018.