Shimanda Mungur s’est reconvertie en Counsellor après avoir été enseignante. Cela l’amène à rencontrer des gens de tous âges et horizons. Être présente à un moment de leur vie, surtout en période de difficultés, est une responsabilité qu’elle prend très au sérieux. Elle nous explique l’importance d’avoir de l’empathie et une oreille attentive à leur vécu. Elle leur propose ensuite une approche orientée vers les solutions et un accompagnement de développement personnel.
Annabelle Rose-Montenot
Le terme Counselling ou Counsellor est utilisé pour désigner un ensemble de pratiques aussi diverses que celles qui consistent à orienter, aider, informer, soutenir, et traiter. C’est parce qu’elle a toujours aimé les gens et qu’elle a le contact facile que Shimanda Mungur, 34 ans, a décidé d’en faire sa profession. “Il n’y a rien de plus beau que d’entretenir une relation avec une personne et tenter de l’aider à comprendre et résoudre des problèmes auxquels elle doit faire face. J’assiste en avant-première à un processus où la personne est comme une chenille qui sort de sa chrysalide pour devenir un papillon et s’envoler de fleur en fleur.”
Jusqu’à très récemment, le Counselling a été considéré comme une approche de relation thérapeutique peu profonde, utile pour les personnes présentant peu de problématiques majeures, impliquant peu de rigueur dans la pratique. Mais la jeune femme tient à souligner que cela est loin de la réalité.
Une aide pour aller mieux.
En effet, lors d’un Counselling, son rôle consiste non seulement à aider les personnes à mieux vivre leur quotidien mais aussi à leur proposer un accompagnement relationnel favorisant la confrontation avec les problèmes rencontrés dans la vie courante : santé, émotionnels, physiques, entre autres. À travers les différentes sessions (un minimum de six séances), un Counsellor guidera la personne lors de sa recherche de ressources internes et externes pour faire face à ses problèmes. “Il est important de comprendre qu’en Counselling, les personnes en demande d’aide ne sont pas des malades. Il ne faut donc pas avoir honte et encore moins d’hésitation à faire appel à nous. À nos yeux, ce sont des personnes qu’il n’est pas question de guérir mais notre rôle consiste à leur permettre d’aller mieux.”
Lors des séances, le Counsellor crée “un partenariat avec la personne en difficulté” afin de pouvoir “ensemble rechercher et trouver des stratégies”. Avec comme but de faire émerger l’image et l’estime de soi. “Se tourner vers nous n’est pas comme consulter un médecin. Nous ne sommes qu’un maillon dans leur développement. En réalité, c’est la personne elle-même qui est la mieux placée pour se connaître, identifier ses attentes et ses besoins, et résoudre ses problèmes du quotidien, même en période de crise.”
Les attitudes clés d’un Counsellor.
Cela fait trois ans que cette Portlouisienne organise des ateliers de développement personnel pour les femmes, après avoir parfait ses connaissances et compétences en travaillant au sein de plusieurs ONG et dans des centres de Women Empowerment à travers l’île. Autant de rencontres humaines où elle s’est toujours appliquée à avoir de bonnes techniques, qu’elle décrit comme “des attitudes clés de ce métier” : l’empathie, le regard positif inconditionnel, et surtout le fait de rendre l’échange libre de jugements afin que chaque individu puisse parler sans masque et s’exprimer sans gêne.
Shimanda Mungur précise qu’il existe des différences entre son métier et celui d’un psychologue (qui est plus dans le diagnostic) et celui de psychiatre, dont l’approche est médicale. “Mon rôle, en tant qu’accompagnateur, est de guider la personne sur le chemin du changement et du développement personnel. Cet accompagnement se fera sans interventions directionnelles, c’est-à-dire, sans donner de directives à la personne, mais en l’aidant simplement à identifier les zones intérieures qu’elle devra approfondir pour se découvrir peu à peu, et prendre les bonnes décisions par ses propres moyens.”