Sivaramen Marday n’est ni cultivateur ni jardinier, mais la terre est sa passion. Après des études en management, il a préféré exercer le métier d’artisan de décoration extérieure et a créé Garden Makers. Son expérience a valu à Sivaramen Marday de présenter son travail au Moka Plant Festival pendant six années consécutives et dans plusieurs autres événements à Maurice et en Inde.
Sivaramen Marday, que nous rencontrons à Belle Rose, place des morceaux de pierres taillées sur un mur. Une création qu’il offre à ses clients depuis trois ans. Muni d’une pelle, l’artisan s’attelle à fixer un à un des morceaux de pierre. Après deux semaines de travail, il en est aux touches finales. “Le jardin est devenu un véritable prolongement de la maison, tout comme la terrasse et le balcon”, dit celui qui propose des décorations extérieures depuis quinze ans.
Il connaît les rudiments pour créer un jardin rustique. Il aménage les jardins pour qu’ils soient pratiques mais aussi esthétiques. “Les pierres, je les récupère dans les sites de construction et quelquefois dans l’Est. Ce sont des pierres volcaniques. Je les taille morceau par morceau à l’aide d’un marteau.” Au sein de sa compagnie, Garden Makers, ils sont à cinq à se mettre à la tâche. “Dépendant des commandes, il m’arrive de travailler seul.”
“J’entretiens moi-même mes plantes. Je les utilise pour mes décorations”, confie le Beaubassinois. “Je travaille selon les exigences des clients. S’ils veulent un style un peu plus moderne, je m’adapte”, précise le cinquantenaire.
“Zet plim pou trap pios”.
Pour aménager un jardin, il faut compter environ trois semaines. Il utilise des pierres, des plantes, du matériel recyclable comme des planches de palettes et des bouteilles. “Je peux même utiliser une vieille chaise pour la transformer en objet décoratif. Je découpe les bouteilles avec une machine que j’ai moi-même fabriquée”, dit le pratiquant de ghatam, un instrument de percussion originaire du sud de l’Inde. Cet instrument est une sorte de pot réalisé en argile. “C’est peut-être parce que l’instrument est en argile que j’aime en jouer. Je le pratique depuis que j’ai 11 ans.” Il est souvent sollicité pour en jouer dans des concours de musique et des événements culturels.
Grâce à son savoir-faire, Sivaramen Marday fabrique des décorations pour jardin, qu’il s’agisse de murs végétaux, de l’éclairage du jardin ou de la création d’une terrasse. Il a été invité à présenter son travail au Moka Plant Festival pendant six années consécutives, à la Journée de l’environnement, à la fête de l’agriculture à l’Université de Maurice. “On m’a aussi souvent demandé de faire des tutoriels en ligne.”
Marteau en main, il taille une pierre qu’il colle ensuite avec un peu de ciment. “J’ai fait une présentation en Inde en 2016.” Sa passion l’a hissé vers le haut. “J’étais confiant dans ce que je m’apprêtais à faire. J’ai tout laissé pour vivre de ma passion. On m’a souvent dit : to pe zet plim pou trap pios.”
Le déclic dans une pépinière.
Titulaire d’un MBA en management de l’Université de Birmingham, Sivaramen Marday a choisi de revenir à Maurice en 1995. Il a travaillé au sein de plusieurs compagnies et a enseigné à temps partiel dans des institutions tertiaires pendant une dizaine d’années. “Ce style de vie ne me convenait pas. Je me suis mis à réfléchir sur ce que je pouvais faire pour gagner ma vie. L’aménagement de jardin me plaisait beaucoup.”
Son amour pour l’aménagement de jardin lui est venu lorsqu’il vivait en Angleterre. “Lorsque j’étais étudiant, je travaillais dans une pépinière. En faisant une livraison à Chelsea Flower Shop, je fus émerveillé de constater comment on pouvait transformer un jardinet en un jardin incroyable.” Ce fut le déclic. Sa passion devient vite son gagne-pain. Il bouquine pendant des années pour mieux maîtriser l’art de la décoration extérieure.
Au début, il commence par transformer sa cour, en y apportant quelques changements. “Mes parents avaient une maison à Albion. L’espace était approprié pour le faire.” Au fil du temps, les gens commencent à le solliciter. Il se fait connaître par le bouche à oreille et sur les réseaux sociaux. “Je me suis fait une clientèle. Mon travail me permet de joindre les deux bouts”, confie Sivaramen Marday. “J’ai un fils de 22 ans. Il étudie au Canada. Je ne pense pas qu’il voudra prendre le relais après moi.”