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Après la chenille légionnaire : la « Tuta », une menace pour les tomates

  • L’expert de la FAO appelle à la vigilance à toute épreuve contre l’introduction de ces pestes

Outre la chenille légionnaire (“full army worm”), Maurice est aussi menacée par la “Tuta”, la peste de la tomate (“tomato leaf miner”), actuellement présente à La Réunion et susceptible d’atteindre Maurice si les mesures préventives ne sont pas prises.

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« Il y a un autre insecte en Afrique qui pourrait bien menacer Maurice », a ainsi affirmé Chilupa Mwabe, l’expert de la Food and Agriculture Organisation (FAO), lors d’une rencontre hier avec les planteurs à Wooton. Il a recommandé au Food and Agricultural Research and Extention Institute (FAREI) d’être « vigilant » et de « prendre toutes les précautions nécessaires » avant que ces insectes n’atteignent Maurice, comme dans le cas de la chenille légionnaire.

Chilupa Mwabe estime que Maurice doit « rester sur ses gardes ». Selon lui, le problème de la chenille légionnaire « aurait pu être écarté si Maurice avait pris les dispositions nécessaires ».

Il explique que dès qu’on apprend que des pestes sont présentes dans des pays avoisinants, l’alerte doit être activée. « Malheureusement, les champs de maïs n’ont pu être épargnés des chenilles légionnaires mais les précautions peuvent être prises pour empêcher la Tuta et autres insectes d’arriver à Maurice », a-t-il dit.

Il poursuit : « La Tuta est un insecte qui s’attaque aux feuilles de tomates et détruit la production. En effet, une fois les feuilles abîmées, les tomates ne seront plus saines à la consommation. Cet insecte est actuellement présent à La Réunion. Il y a aussi en Afrique un autre insecte, auquel il faudra faire attention. »

En ce qui concerne la chenille légionnaire, Chilupa Mwabe fait ressortir que c’est « un ravageur transfrontier » qui peut causer « une perte importante » et qui peut éventuellement « affecter la sécurité alimentaire, voire le commerce international ».

Il a ainsi prodigué quelques conseils aux planteurs présents : « Vous devez visiter régulièrement votre champ et détecter les dommages récents, écraser les œufs des chenilles légionnaires si vous en voyez et assurer un contrôle naturel. Je recommande aussi la “mass communication”, notamment à travers les médias ou les réseaux sociaux. Il faut éviter les pesticides très dangereux. Vous pouvez aussi utiliser des trappes. »

Et d’ajouter que la chenille légionnaire est un insecte qui se déplace « très rapidement » et qui peut attaquer plusieurs espèces différentes. Par conséquent, qu’ils soient planteurs ou pas, tous les Mauriciens doivent savoir identifier le problème.

Au niveau du FAREI, on fait ressortir que « toutes les dispositions ont été prises » pour éviter le problème.

« 2 000 trappes ont déjà été installées et nous avons passé la commande pour 2 000 autres. Nous avons déjà procédé à un premier exercice de pulvérisation et un deuxième se tiendra ce week-end. Nous sommes dans une situation d’urgence mais pas catastrophique », affirme Shekhar Boyramboli, Senior Chief Executive au ministère de l’Agro-industrie.

Lors de la rencontre, un planteur, à savoir Rishi Koomar Huzoree, s’en est pris aux autorités concernées car son champ de maïs a été « complètement détruit » lors d’une descente des officiers du ministère et du FAREI.

« Le jeudi 28 mars, des officiers ont débarqué dans mon champ et ont détecté la présence de chenilles légionnaires. Je leur ai expliqué qu’elles sont effectivement là depuis quelques jours et que je prends toutes les dispositions pour les éliminer. Mais, les officiers n’ont pas voulu m’écouter et ont détruit mon champ de maïs. Je suis le seul à subir ce dommage. J’ai perdu 3 000 plantes. Nous sommes en état d’urgence mais pas catastrophique, alors pourquoi avoir détruit mes plantes ? Cette perte est estimée à environ Rs 60 000 », explique le planteur.

Pour sa part, Shekhar Boyramboli avance qu’il était « important de prendre cette mesure » car c’était le premier champ, sis à Belle-Vue-Maurel, où les chenilles ont été détectées pour la première fois. Selon le protocole établi, « il fallait détruire le champ afin de contenir la peste ». Rishi Koomar Huzoree dit attendre qu’il soit dédommagé car « j’ai été le seul à subir ce sort ».

Par ailleurs, par le biais du président de la Small Planters Association, Kripalloo Sunghoon, les planteurs ont réclamé que les pesticides leur soient remis. Le plus recommandé est le “Karate” pour qu’ils pulvérisent eux-mêmes leurs champs. Les planteurs se veulent rassurés, d’où la raison d’une telle demande. Shekhar Boyramboli explique que leur demande sera « prise en considération » et que les pesticides leur seront remis.

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