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Du budget

En dépit du fait que son vice-Premier ministre en avait fait son cheval de bataille, le gouvernement n’a pas imposé une augmentation du tarif de l’eau potable. L’affermage — nouveau synonyme de privatisation — de la CWA n’aura pas lieu. Pour le moment, du moins. Pour les observateurs économiques, cette décision est une indication que Maurice est entré dans une période préélectorale où le gouvernement va essayer de ne pas mécontenter les électeurs. Ils ajoutent que la baisse, très minime, des produits pétroliers s’inscrit dans cette logique. Il faut souligner qu’en fait il s’agit d’une diminution de la dernière augmentation de ces produits. Certains se demandent même si la dernière augmentation n’avait pas été décidée juste pour permettre au ministre des Finances de faire preuve de générosité dans son budget. C’est dans cette même logique que d’autres attribuent la baisse du taux de l’impôt sur le revenu de certaines catégories de contribuables et la non-augmentation des taxes sur l’alcool et la cigarette.

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Pour ce qui est du discours, il faut relever que le ministre des Finances a reconnu que « les inégalités entre les riches et les pauvres ont augmenté de 2006 à 2014 » et, dans sa stratégie électoraliste, il impute la faute à son rival Navin Ramgoolam, en oubliant de dire que durant cette période il faisait partie d’un gouvernement  PTr/MSM et dont il a été même, de 2010 à 2011, ministre des Finances. Par conséquent, il est aussi fautif que ceux qu’il accuse aujourd’hui d’avoir appauvri la classe moyenne.

Il convient de noter aussi le durcissement des règlements contre ceux qui ne respectent pas le Code de la route. Il s’agit en fait d’une mesure destinée à corriger un précédent qui était carrément électoraliste. Souvenez-vous : au milieu de son mandat, le précédent gouvernement décide d’instaurer le système de permis à points pour réduire le nombre d’accidents sur nos routes. Mal accueillie, voire carrément contestée, cette mesure va quand même donner des résultats concrets. Fatigués de payer des amendes, de perdre des points, de trimbaler leur feuille d’infraction dans une enveloppe avec la mention “Do not fold” aux guichets des tribunaux, les automobilistes mauriciens commençaient à mieux conduire. Tout au moins à respecter le Code de la route. Et puis arrivent les élections de décembre 2014 et Xavier-Luc Duval, qui avait fait partie du gouvernement qui avait institué le permis à point, promet qu’en cas de victoire de Lalians Lepep, cette mesure sera annulée. Ce qui fut fait. Le temps de remplacer le système qui fonctionnait par un autre, les automobilistes ont repris leurs mauvaises habitudes et le nombre d’accidents de la route a repris l’ascenseur. A tel point que le gouvernement est aujourd’hui obligé de durcir les lois pour faire payer aux automobilistes sa promesse électorale démagogique.

Les infrastructures routières vont être le grand chantier du gouvernement qui annonce des constructions de routes, d’échangeurs et de ponts en sus du Metro Express. Il faut espérer qu’avant de se lancer dans ces grands travaux le gouvernement tire les leçons d’un passé récent. Ce n’est pas après avoir inauguré en grande pompe une autoroute qu’on va sonder le terrain sur lequel elle a été construite et découvrir l’existence d’une rivière ! C’est avant la construction qu’il faut faire les études géologiques, pas après l’achèvement des travaux ! Restons sur nos routes en espérant que ces constructions annoncées dans le budget seront mieux organisées que celles du Metro Express. La désorganisation de ses travaux a ajouté aux difficultés déjà énormes de la circulation. On a de plus en plus le sentiment que les différents contracteurs travaillent chacun dans leur coin, souvent en opposition, ce qui provoque un embouteillage permanent dans les villes où va passer le métro. Entrer dans et sortir de ces villes est devenu un parcours du combattant que l’automobiliste mène quotidiennement, pouce par pouce, demi-tour de roue par demi-tour. Sans compter les petits malins plus pressés que les autres qui doublent juste pour gagner quelques mètres dans une file bloquée ! Et comme si la désorganisation des constructeurs ne suffisait pas, il arrive que les motards viennent ajouter leur contribution aux nombreuses difficultés des usagers de la route. Exemple : on a installé à Rose-Hill une série de feux de signalisation pour gérer la circulation des véhicules qui entrent dans et sortent de la ville par au moins quatre routes. Or, depuis quelque temps, à la tombée de la nuit, des motards viennent éteindre les feux de signalisation et se placent devant pour gérer manuellement la circulation en utilisant de faibles et ridicules torches électriques, à peine visibles dans les feux croisés des phares des voitures. Question : pourquoi installer des feux modernes pour que des motards viennent les éteindre pour amplifier les embouteillages ? J’espère qu’il ne faudra pas attendre le prochain budget pour que les motards arrêtent de remplacer des feux de signalisation en parfait état de marche !

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