Plusieurs milliers de manifestants à Londres en soutien à l'Ukraine
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Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Londres en soutien à l'Ukraine, près de trois ans après le début de l'invasion russe et sur fond de fortes tensions entre Washington et Kiev, a constaté l'AFP.
Les manifestants s'étaient donné rendez-vous à la mi-journée devant la statue de Saint Volodymyr, dans le centre de la capitale britannique. Ils se sont ensuite rendus devant l'ambassade de Russie.
"L'Ukraine défend la paix pour toute l'Europe", "je suis aux côtés de l'Ukraine", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants. Elles côtoyaient des dizaines de drapeaux ukrainiens.
"Je ne suis pas ukrainien mais je reconnais le grand danger qui les menace", a déclaré à l'AFP Martin Vincent, un Britannique de 68 ans à la retraite. "Nous ne pouvons pas les abandonner, le Royaume-Uni a le devoir de se tenir aux côtés de l'Ukraine", a-t-il ajouté.
Des ressortissants ukrainiens étaient aussi présents. Parmi eux, Nataliya, une étudiante de 22 ans qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, pour des "raisons de sécurité".
"Mon pays me manque énormément", a-t-elle confié à l'AFP, disant ne pas savoir si elle pourra y "retourner" un jour. "Que se passera-t-il ensuite ?", s'est-elle interrogée, déplorant un climat d'"incertitude".
Evoquant le dialogue américano-russe pour mettre fin à la guerre, une autre manifestante ukrainienne, Maryna Tsymbaliuk, prévient : "les Ukrainiens auront le dernier mot, rien ne peut être fait sans notre présence à la table (des négociations). Ils peuvent parler tant qu'ils veulent, cela ne changera rien, à moins que nous ne soyons présents".
Cette femme de 21 ans juge "plus important que jamais" de se mobiliser pour l'Ukraine. "D'une part, parce que les gens commencent à oublier et, d'autre part, parce que maintenant il nous faut résister non seulement à la propagande russe mais aussi à la propagande américaine et l'Europe doit être plus unie que jamais", lâche-t-elle.
Pour Mike Davis, membre de la Campagne de solidarité pour l'Ukraine, la guerre, livrée par la Russie à partir du 24 février 2022, "doit cesser mais avec la reconnaissance de la souveraineté et de l'indépendance de l'Ukraine".
"Il ne doit y avoir aucune partition, aucun découpage, aucune concession faite à Poutine, qui a déclenché ce conflit. Et je m'inquiète qu'outre-Atlantique, (Donald) Trump parle de toutes sortes de concessions et d'accords qui ne reconnaissent ni ne respectent l'intégrité de l'Ukraine", ajoute-t-il.
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Les Européens craignent que Donald Trump n'arrête la guerre à des conditions favorables à Moscou sans fournir de garanties de sécurité à Kiev.
Dans le même temps, les relations entre les présidents ukrainien et américain se sont détériorées ces derniers jours après que ce dernier a qualifié son homologue de "dictateur sans élections".
Le président français Emmanuel Macron est attendu lundi à Washington où il s'entretiendra avec Donald Trump. Il sera suivi jeudi par le Premier ministre britannique Keir Starmer.